"Comment redonner sa place au sommeil?", magazine ça m'intéresse de mars 2016.

Cet article du magazine ça m'intéresse n°421 de mars 2016 se penche sur ce sujet si délicat pour certains d'entre nous qu'est le sommeil.

Je ne vous propose pas une relecture globale de cet article, vous pourrez trouver dans ce blog de nombreux articles sur ce domaine, mais j'en profite pour mettre en lumière quelques chiffres qui y sont donnés et l'évolution du sommeil au cours de notre histoire.

Etat des lieux:

"[...]si aujourd'hui nous dormons globalement 7 heures par nuit, 17% des personnes âgées de 25 à 45 ans accumulent chaque nuit une dette de sommeil, 25% connaissent des troubles du sommeil et 12% souffrent d'insomnies, selon l'Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé (INPES). Or il y a un siècle, nous dormions deux heures de plus par nuit. Comment en est-on arrivé là? Le sommeil serait-il devenu incompatible avec nos sociétés modernes?"

Evolution du sommeil depuis le XVIIéme siècle:

"Pour l'essayiste américain Jonathan Crary, professeur à l'université Columbia de New York, à partir du milieu du XVIIéme siècle, le sommeil s'est trouvé délogé de la position stable qu'il avait occupée [...]. ON commença à saisir son incompatibilité avec les notions modernes de productivité et de rationalité, et Descartes, Hume ou Locke furent loin d'être les seuls philosophes à dénier au sommeil sa pertinence pour les opérations de l'esprit ou la recherche de la connaissance. On le dévalorisa au profit d'une prééminence accordée à la conscience et à la volonté, ainsi qu'à des notions d'utilité, d'objectivité et d'intérêt personnel comme mobile d'action."

De nos jours:

"De marchés actifs 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, des infrastructures globales permettant de travailler et de consommer en continu - cela ne date pas d'hier; mais c'est à présent le sujet humain lui-même qu'il s'agit de faire coïncider de façon beaucoup plus intensive avec de tels impératifs, explique Jonathan Crary."

"Pour le sociologue du travail Philippe Bernoux, l'exemple le plus symbolique de cette voracité du capitalisme est la Bourse qui ne dort jamais: Nous sommes dans une société de l'immédiateté où tout doit se faire tout de suite, et on va vous juger sur le résultat du jour, voire minute après minute."

Je vous invite à écouter à ce sujet le replay de l'émission "il n'y en a pas 2 comme elle" sur Europe 1: replay E1

Echos de la société sur les enfants:

"En France, 33.5% des adolescents passent plus d'une heure sur un écran après le diner, et au cours de la nuit 15% envoient des SMS et 11% se connectent aux réseaux sociaux, selon une enquête publiée en 2015 par le réseau Morphée. Alors qu'il leur est conseillé de dormir entre 8.5 et 10 heures, 21% des jeunes de 12-13 ans dorment moins de 7 heures par nuit et 9% dorment 6 heures ou moins. Les 11-15 ans passent en moyenne 4 heures 30 par jour devant des tablettes, smartphones ou consoles de jeu."

Article précédent relatif au sommeil des adolescents

Le sommeil est un rythme naturel, remontant à l'aube des âges de l'humanité. Il peut être considéré par nombre comme du temps perdu, après tout rien de conscient ou productif ne semble y prendre place.

Or c'est une phase essentielle participant à nombre de régulations, restaurations, intégrations, équilibres, nettoyages, ....

Le rythme de nos sociétés, de nos modes de vie, est capable de mettre à mal nos rythmes naturels, les perturbant consciemment ou non (je vous invite à lire "petit poucette" de Michel Serre à ce sujet).

En prendre conscience est certainement la première marche à gravir. Elle permet ensuite de mettre en place des stratégies adaptatives. Notre corps est doué pour cela, c'est après tout ce qu'il fait depuis des millénaires.

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